Virginie Constant
Violoncelliste
À côté des grands piliers du répertoire qu’elle défend avec sensibilité (J.-S. Bach, Ernst Bloch, Schubert, Beethoven, Mendelssohn, etc.), engagement, rigueur et invention au côté du Trio Élégiaque , Virginie Constant aime les rencontres insolites, les chemins de traverses, les voyages, les musiques métissées… Sa riche discographie en témoigne : musique des pays de l’est (Russie, Balkans), musique hébraïque, compositeurs français à découvrir (Reber) ou à redécouvrir (Kaufmann, Dusapin, etc.).
Les titres évocateurs de ses enregistrements – propices au dépaysement et au songe – racontent la curiosité mais aussi l’énergie de Virginie Constant, son goût pour les autres et l’ailleurs, sa sensibilité aux mondes insolites : « Souvenirs imaginaires », « Traverses », « Jardin d’Eden », « Sablier du temps », « Contes des Balkans », etc.
Qui ose ouvrir tout un disque sur le violoncelle voix de la judaïté par la Sonate radicale que Mieczyslaw Weinberg composa en 1960, première d’une série de quatre ? Virginie Constant, qui place en exergue de son disque cet opus enténébré, si exigeant pour son instrument qu’il met à nu. Un album courageux, parfaitement composé, exigeant et magistralement réalisé.(…) Pour Voix dans le désert, toujours enregistré dans sa mouture orchestrée, Zara Nelsova puis Janos Starker sont demeurés inoubliables ; Virginie Constant grave, je crois bien en première mondiale, la version avec piano solo : les grands interludes que Bloch destine au seul clavier, y résumant tout son orchestre constitueront l’un de ses opus pianistique majeurs, Visions et prophéties. Tout ce qui élargissait le cadre par l’orchestre se résume ici à une parole plus puissante, une musique autrement essentielle que le violoncelle doit porter seul, il faut pouvoir y mettre un sens des atmosphères, une concentration du jeu et un art du verbe que la violoncelliste française possède à plein.
(…) Quelques jours plus tard, une très belle sonorité de violoncelle m’envoûte à l’écoute d’une intégrale des Trios de Schubert. Qui joue ainsi, si profondément dans les cordes et pourtant en modelant si subtilement le chant ? Virginie Constant !
Jean-Charles Hoffelé – 10 février 2018 – Artamag’