« Un album courageux, parfaitement composé, exigeant et magistralement réalisé. » Jean-Charles Hoffelé – 10 février 2018 – Artamag’ http://www.artalinna.com/?p=
Virginie Constant, violoncelle, et Simon Zaoui, piano, avec la participation de Katarzyna Alemany, violoncelle.
La plupart des œuvres retenues pour ce disque ont été écrites dans la première moitié du 20e siècle par des compositeurs à la recherche d’une identité musicale juive, qu’il s’agisse de Ernest Bloch, Lazare Saminsky ou encore Joseph Achron. Certains, tel Gideon Klein en sont tragiquement morts. D’autres enfin, comme Mieczyslaw Weinberg ou Serge Kaufmann, perpétuent leur mémoire.
Aussi, à l’image du sablier dans lequel coule le Temps de l’Histoire et dont nous sommes les grains, ce disque a-t-il pour ambition de nous faire voyager à travers les méandres de l’âme juive dans ce qu’elle a de plus universelle : sa musique !
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VIOLONCELLE DU DÉSERT
Qui ose ouvrir tout un disque sur le violoncelle voix de la judaïté par la Sonate radicale que Mieczyslaw Weinberg composa en 1960, première d’une série de quatre ? Virginie Constant, qui place en exergue de son disque cet opus enténébré, si exigeant pour son instrument qu’il met à nu. Un album courageux, parfaitement composé, exigeant et magistralement réalisé.
La Sonate de Weinberg est un chef-d’œuvre, c’est entendu, mais très peu courue au disque : je ne la connaissais que sous l’archet de Michal Kanka (Praga), Voix dans le désert d’Ernest Bloch tout autant, partition de prophète au même titre que son alter-ego, Schelomo, autrement fêté par les violoncellistes.
Pour Voix dans le désert, toujours enregistré dans sa mouture orchestrée, Zara Nelsova puis Janos Starker sont demeurés inoubliables ; Virginie Constant grave, je crois bien en première mondiale, la version avec piano solo : les grands interludes que Blochdestine au seul clavier, y résumant tout son orchestre constitueront l’un de ses opus pianistique majeurs, Visions et prophéties. Tout ce qui élargissait le cadre par l’orchestre se résume ici à une parole plus puissante, une musique autrement essentielle que le violoncelle doit porter seul, il faut pouvoir y mettre un sens des atmosphères, une concentration du jeu et un art du verbe que la violoncelliste française possède à plein.
L’album est rendu plus précieux encore par des pièces brèves rarissimes, comme le Conte hébraïque de Lazare Saminsky, Matanade Serge Kaufmann ou la terrible Berceuse de Gideon Klein qui referme dans une note tragique ce disque parfait où s’illustre le grand piano de Simon Zaoui.